En Israël, l’inflation a récemment atteint un niveau plutôt imprévu, ce qui peut susciter quelques inquiétudes sur l’économie du pays. Les dernières données du Bureau Central des Statistiques révèlent une accélération due principalement à la hausse des coûts des transports, des prix de l’immobilier et des voyages internationaux. Détails.
Une inflation en dehors des objectifs du gouvernement
Des chiffres alarmants
L’inflation annuelle d’Israël a atteint 3,6 % en août, son plus haut niveau depuis octobre. En comparaison, elle était de 3,2 % en juillet et de 2,9 % en juin, restant pour le deuxième mois consécutif au-dessus de la fourchette cible gouvernementale de 1 % à 3 %. Sur une base mensuelle, l’indice des prix à la consommation (IPC) a grimpé de 0,9 %, dépassant nettement les attentes des analystes, qu’ils avaient situées entre 0,5 % et 0,6 %.
Quel effet sur le pouvoir d’achat des israéliens ?
Cette accélération de l’inflation pèse lourdement sur le pouvoir d’achat des Israéliens, car les biens et services essentiels sont plus coûteux. Les hausses dans des catégories importantes comme l’immobilier et les transports jouent un rôle majeur dans cette pression économique.
Les facteurs principaux de l’inflation
Une flambée des prix des produits alimentaires
En août, les prix des légumes frais ont augmenté de manière spectaculaire (+13,2 %), avec une hausse impressionnante de 37,3 % pour les tomates, en autres. Certains rallient cette augmentation à des soucis climatiques et logistiques.
L’augmentation des coûts de transport
Cette hausse des prix concernent aussi les transports, dont le pourcentage est monté de 2,8 %, notamment à cause de l’augmentation des prix des voyages internationaux (+22,1 %). Ce phénomène est attribué à la réduction du nombre de vols vers Israël par les compagnies étrangères, causée notamment par la guerre contre le Hezbollah au Liban.
Les prix de l’immobilier en forte hausse
Le secteur immobilier a également enregistré des augmentations importantes. Les loyers sur renouvellement de contrats sont montés de 2,6 %, et les loyers pour nouveaux locataires ont grimpé de plus de 5 %.
Pourquoi ces hausses ? C’est surtout dû au fait qu’il y a une sorte de pénurie de logements dans certaines grandes villes, mais aussi à cause de nombreux ralentissement des mises en chantier, dû à une diminution du nombre de travailleurs palestiniens dans le bâtiment.
Une politique monétaire sous pression
En janvier 2024, la Banque d’Israël a abaissé son taux directeur à 4,5 %, espérant soutenir les ménages et les entreprises dans un contexte économique difficile. Cette décision semble néanmoins avoir eu un effet limité sur l’inflation, qui a continué à s’intensifier.
Quand bien même la Banque d’Israël s’avère prudente face à cette inflation en stabilisant les taux d’intérêt pour le bien-être de l’économie, il faut constater que ce n’est pas suffisant. Il faudrait effectivement une ou plusieurs actions supplémentaires de sa part pour faire face à cette inflation qui continue de grimper, ce qui attaque de plein fouet les ménages israéliens, notamment sur les secteurs majeurs tels que l’alimentation et le logement.
Pour atténuer ces pressions, le gouvernement devra adopter des politiques ciblées. Comme par exemple la promotion de nouvelles mises en chantier, l’assouplissement des normes dans le secteur du logement, ainsi que des subventions pour les ménages les plus touchés.